KOKYU
Shisei est acquis. L'attitude est bonne. Le travail suivant
est Kokyu. Haku (Ko) expirer Suu (Kyu) inspirer . Tous les êtres
vivants absorbent l'oxygène, rejettent le gaz carbonique. Cette action
porte le nom de kokyu. Un bon kokyu est lent, profond, long, fait
naturellement. C'est donc une respiration abdominale. Au début de la
pratique, il est bon d'insister sur l'expiration puis de laisser l'inspiration
se faire. La respiration se fait par le nez. Si le rythme respiratoire est
perturbé, utiliser la bouche pour le rétablir. L'inspiration se
fait bouche fermée, les molaires légèrement serrées,
la langue en contact avec le palais. Les débutants comptent mentalement
pour régler l'expir et l'inspir. A l'inspiration, l'anus fermé ;
imaginer que l'air descend plus bas que le nombril. Dans la pratique du Budo,
il arrive que l'inspiration soit rapide, que l'on retienne longuement l'air
dans les poumons, que l'on ait besoin de le rejeter rapidement ou au contraire
lentement. Pendant l'exercice, il faut prêter une très grande
attention à la maîtrise du kokyu. Kokyu ne consiste pas uniquement
à renouveler l'air des poumons, à rejeter les impuretés. Il
est nécessaire durant sa pratique d'avoir le sentiment de s'emplir à
nouveau d'un ki pur. Le ki, ainsi emma gasiné, sort avec puissance quand
le besoin s'en fait sentir. Ce rayonnement constant du ki est le shisei juste.
Dans la vie quotidienne donc, quand vous êtes debout, en marche, au
travail, même quand vous dormez, exercez-vous avec coeur. Si une urgence
se présente, votre kokyu sera alors celui de tous les jours. Mais pour
atteindre cet état, le quotidien est important. L'homme, normalement,
oublie qu'il respire mais n'oublie certes jamais de respirer. De la même
façon, au-delà de la conscience, il faut faire pénétrer
dans le corps, acquérir un kokyu juste, un shisei juste. Il faut s'entraîner
sans cesse afin d'obtenir ce résultat. Le corps ayant été,
de la sorte, empli d'un ki vigoureux, quand on atteint l'unité avec la
nature, l'énergie du ki envahit le corps ; il devient possible de faire
jaillir de vous-même une puissance qui dépasse l'imagination.
Cette force de la respiration (kokyu ryoku) qui s'exprime ainsi n'est pas vôtre,
elle est la force de respiration du ciel et de la terre.
| IRIMI NAGE
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Ces textes sont tirés du livre de Maître Tamura : AIKIDO
édité par l'AGEP, imprimeur à Marseille.
ainsi que les photos, qui sont de René Bonnardel et Roger Schnapka.